Albert Cossery, la liberté avant tout

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Albert Cossery a vécu dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, dans une chambre de l’hôtel La Louisiane, jusqu’à son décès (photo K-films Amérique)

Transports en commun blindés, temps froid et venteux, formation passionnante mais parfois éreintante, cascade de nouvelles désolantes dans la presse… Pour rester à peu près sereine face à toutes ces épreuves, rien de tel que de replonger dans les œuvres de l’écrivain nihiliste et hédoniste Albert Cossery !

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Fainéants et mendiants

J’ai découvert l’auteur égyptien et francophone Albert Cossery ( 1913-2008) à l’adolescence avec le roman Les Fainéants dans la vallée fertile, qui décrit une famille de fainéants notoires traumatisée par les ambitions du petit dernier (il veut trouver du travail, rien ne va plus !). J’ai retrouvé l’écrivain il y a deux ans avec Mendiants et orgueilleux, formidable fresque cairote où les mendiants, naturellement philosophes, se jouent de tous les malheurs avec la grâce de funambules.

La singularité, l’humour mordant et la délicieuse irrévérence de ces deux livres m’ont indubitablement marquée. Albert Cossery expliquait aux journalistes qu’il écrivait « pour que quelqu’un qui le lise n’aille pas travailler le lendemain ». Rétif à toute idéologie, il refusa la Légion d’honneur quelques mois avant de mourir.

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Pas d’ambition, pas de complications !

La semaine dernière, grâce aux éditions de L’Échappée et à la librairie anarchiste Quilombo, j’ai découvert Le Désert des ambitions, dans lequel l’essayiste Rodolphe Christin rend hommage à l’écrivain libertaire.

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Cette lecture m’a replongée dans de savoureux extraits des romans de Cossery. Voici par exemple comment il décrit, dans Mendiants et orgueilleux, la société de consommation qu’un de ses personnages principaux, Gohar, exècre :

En aucun cas il n’aimait s’aventurer dans cette citadelle du lucre et de l’ennui. La fausse beauté de ces grandes artères, grouillantes d’une foule mécanisée – d’où toute vie véritable était exclue – lui était un spectacle particulièrement odieux. Il détestait ces immeubles modernes, froids et prétentieux, semblables à de gigantesques sépultures. Et ces vitrines violemment éclairées, remplies d’objets invraisemblables, dont nul l’avait besoin pour vivre. 

Dans Les Couleurs de l’infamie comme dans ses sept autres bouquins, Albert Cossery livre sans fioritures sa conception de la vie :

Le seul temps précieux est celui que l’homme consacre à la réflexion. C’est une de ces vérités indécentes qu’abominent les marchands d’esclaves.

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Scène surréaliste et cocasse

Et je viens d’apprendre que Mendiants et orgueilleux avait été adapté en 1991 en bande dessinée par l’artiste Golo (éditions Futuropolis). La couverture est très jolie et j’ai hâte de voir ça de plus près 🙂 

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La planche suivante correspond à un de mes épisodes préférés du roman, surréaliste et cocasse, où Yéghen découvre, au beau milieu de la nuit, que l’hôtelier lui a retiré sa couverture pour la prêter à un autre client : 

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Un froid intense régnait dans la chambre. Il fit un geste pour ramener à lui l’édredon, mais à sa grande surprise il découvrit que celui-ci avait disparu. La stupéfaction lui coupa le souffle : il n’arrivait pas à comprendre ce qu’était devenu l’édredon. De toutes ses forces, il se mit à appeler l’hôtelier.
Un temps infini passa, mais personne ne répondit. Yéghen haletait, assis dans le lit, les bras croisés sur la poitrine pour se préserver du froid. Il allait appeler de nouveau, lorsque la porte s’ouvrit et que l’hôtelier apparut dans l’embrasure, tenant à la main une lampe à pétrole. Il s’avança d’un pas prudent, un doigt sur la bouche.
– Où est l’édredon ? s’écria Yéghen. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Ce n’est rien, chuchota l’hôtelier. Je suis en train d’endormir un client avec. Dès qu’il sera endormi, je te le rapporterai, sur mon honneur ! Seulement, je t’en conjure, ne fais pas de scandale.
Yéghen réalisa alors que c’était arrivé pendant son sommeil. L’hôtelier était venu dans sa chambre, l’avait débarrassé de l’édredon, pour le donner à un nouveau client. Il était complètement ahuri par ces procédés fantastiques.
– Vous n’avez qu’un seul édredon pour tout l’hôtel, demanda-t-il ?
– Oh non ! dit l’hôtelier toujours à voix basse. C’est un hôtel de premier ordre ; nous avons trois édredons. Mais nous avons aussi beaucoup de clients.
– Je comprends, dit Yéghen. Qu’allons-nous faire ? J’ai froid, moi. Et je tiens à dormir. Je veux l’édredon.
– C’est l’affaire d’un instant, dit l’hôtelier. Sur mon honneur, je te le rapporte tout de suite. Le client à qui je l’ai donné était très fatigué ; il dormait debout. Il doit être tout à fait endormi maintenant. Ne bouge pas ! Je vais voir. Et ne crie pas surtout.

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Pour aller plus loin :

Ensemble, défendons notre planète

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(point de rassemblement de la marche, place de l’Hôtel-de-Ville, Paris)

Cet après-midi à Paris, la « marche pour le climat » organisée par Maxime Lelong, un citoyen écologiste jusque là inconnu au bataillon, a rassemblé environ 35 000 personnes (20 000 selon la police, 50 000 selon les organisateurs). Vers 14h30, une véritable marée humaine a effectivement submergé la place située devant l’Hôtel de Ville et les différentes avenues alentour. Le cortège a quitté le quartier vers 15h30 pour se diriger vers le nord de la capitale, avant de rejoindre la place de la République vers 17h00, tout ceci dans une ambiance pacifique et bon enfant.

Merci Maxime !

(toutes les générations ont répondu à l’appel)

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Cette idée de rassemblement citoyen a germé dans la tête de Maxime Lelong au lendemain de la démission de Nicolas Hulot (le 28 août dernier), jusque là ministre de la Transition Écologique et Solidaire, qui interpellait alors, avec une amertume plus que palpable, les auditeurs de France Inter et par là même, tous les citoyens français :

Est-ce que j’ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Est-ce que j’ai une union nationale sur un enjeu qui concerne l’avenir de l’humanité et de nos propres enfants ?

(bannière de l’association française Bloom)

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Suite à l’appel de Maxime Lelong, 35 000 franciliens et d’innombrables associations (internationales, nationales et locales ; connues du grand public comme Greenpeace ou Agir pour l’environnement, ou plus confidentielles telles que Green’Houilles ou Grands Parents pour le climat) se sont donc déplacés pour exprimer leur inquiétude, leur colère et leur volonté de voir s’améliorer urgemment la triste situation écologique de notre planète. Par ailleurs, des centaines d’événements ont été organisées sur tout le territoire français aujourd’hui, dans le même état d’esprit 🙂

Les citoyens sont dorénavant invités à réagir plus souvent, que ce soit au quotidien ou lors de rassemblements comme celui d’aujourd’hui : pour défendre la planète (son climat, sa biodiversité, ses zones sauvages, la santé de ses habitants) et pour condamner les produits phytosanitaires, les énergies polluantes ou encore, bien évidemment, les lobbys !

(arrivée sur la place de la République)

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Pour aller plus loin :

Fleurs de béton à Paris (3)

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(rue du Chemin Vert)

Arpenter les rues de Paris avec un appareil photo quand il fait beau, j’adore ça ! Il suffit de lever la tête, de laisser traîner son regard sur les murs ou de se faufiler dans une impasse pour découvrir des tas de petits trésors du street art. Après mes balades de juin 2016 et d’octobre 2017, voici quelques photos de mai 2018 🙂

Manger vegan et bio, c’est fun (le lieu : Véro l’autre cantine au 30, rue Popincourt) :

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50 ans après mai 68, les murs du passage de la Folie-Regnault résonnent…

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Are you a black bloc ?

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Les sans-papiers s’affichent sur les murs :

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A deux pas du cimetière du Père-Lachaise, un chouette hommage à Jacques Higelin, monté au ciel en avril dernier…

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Grimper sur les toits de Paris, rien de plus simple quand on est un kraken (à deux pas du canal Saint-Martin) :

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Vandalisme, ou bienheureuse irruption de l’art dans le train-train quotidien ?

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Ici et maintenant…

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Pour aller plus loin :

  • sur le site de Lundimatin, l’article Vandalisme, Épigraphie a collecté de nombreux graffitis relatifs à la Loi Travail
  • la page La rue ou rien compile un très grand nombre de sympathiques graffitis, souvent tout frais !

Le pouvoir des fleurs

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Nature morte avec fleurs, de Jan Van Huysum, vers 1725

En juin-juillet 2017, comme chaque été, l’école du Louvre propose des cours d’histoire de l’Art. Cette semaine, j’ai assisté à la session Représentation des fleurs dans la peinture, de la Renaissance au XIXe siècle (5 soirées), par Aude Gobet (chef du service d’étude et de documentation, département des peintures, musée du Louvre). Non seulement ces cours nous apprennent plein de trucs, mais surtout, ils nous permettent d’aiguiser notre regard en observant des dizaines d’œuvres.

Ci-dessous, une petite sélection d’œuvres que cette semaine studieuse m’a permis de découvrir ou de re-découvrir.

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Corbeille de fruits, Caravage

Pas de fleurs pour ce premier tableau, mais qu’est-ce que c’est beau !

Caravage (1571-1610) était un personnage haut en couleurs, querelleur, plusieurs fois recherché par la justice (ce qui va parfois interrompre sa carrière). Il va connaître la célébrité de son vivant et aura une grande influence sur ses contemporains. A l’époque de sa Corbeille de fruits (entre 1594 et 1602), le genre de la nature morte est encore considéré comme le genre le plus modeste, le moins gratifiant. Caravage bouscule cette idée en travaillant ses natures mortes comme il travaillerait des tableaux historiques. Certains considèrent ainsi à l’époque que Caravage fera mourir la peinture !

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On sent nettement dans ce tableau le désir de réalisme du peintre. Certaines feuilles commencent à se recroqueviller, d’autres sont desséchées, on aperçoit un fruit gâté (pomme investie par un vers). La corbeille en léger déséquilibre sur son support (en partie dans le vide) est un élément typique de Caravage, qui sera repris par ses contemporains.

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Nature morte avec cerises, fraises et groseilles, Louise Moillon

Force est de constater que ma sensibilité me porte autant, voire plus, vers les représentations de fruits que vers les bouquets de fleurs. Quand on pense bouquet, on pense souvent récipient, vase, mise en scène, et composition purement décorative. Les natures mortes de fruits et de légumes ont en général quelque chose de plus trivial, de plus hédoniste. Si en plus la sobriété est de mise, alors je suis sous le charme 🙂

Louise Moillon (1609-1696) était la fille d’un peintre et marchand de tableaux. Quand son père décède, sa mère se remarie avec un autre peintre (François garnier). Louise Moillon a donc grandi dans l’univers de la peinture. Il est d’ailleurs parfois difficile de distinguer ses œuvres de celles de François Garnier (dont elle a repris le goût de la peinture de fruits). Ce qui frappe dans les œuvres de Louise Moillon : son travail minutieux associé à un profond désir de simplicité.

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Madeleine Françoise Basseporte (1701-1780)

En 1743, Françoise Basseporte devient peintre du jardin du Roi. Ses dessins sur vélin sont destinés à la bibliothèque royale. Elle réalisera aussi des dessins pour la marquise de Pompadour et sera professeure des filles de Louis XV.

Je trouve que les animaux, et les insectes en particulier (papillons, libellules, abeilles…), apportent à la peinture de fleurs une dynamique réjouissante. Ils font le lien entre la fleur coupée et le jardin, la fleur coupée et les champs, la fleur coupée et l’environnement dans lequel on aime la retrouver.

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Ci-dessus, dessin sur vélin avec deux variétés de fleurs : Verbascum blattaria et Dodecatheon meadia, explorées par un joli papillon.

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Antoine Berjon (1754-1843)

Antoine Berjon fréquente beaucoup les botanistes. Originaire de Lyon, il dessine des motifs floraux pour la fabrique lyonnaise de soie et de tissu. A la Révolution, Il fuira sa région et restera à Paris jusqu’en 1810, puis reviendra à Lyon où il deviendra professeur de dessin de fleurs aux Beaux-Arts de Lyon, influençant ainsi la génération d’artistes suivante.

On aime ou on n’aime pas ce type d’oeuvres. En 2017, elles peuvent paraître complètement dépassées à certains. J’avoue qu’il y a encore 10 jours, ces tableaux m’auraient un peu effrayée. Mais j’ai vu des dizaines de natures mortes de fleurs cette semaine et je dois dire que je suis tombée sous le charme des œuvres d’Antoine Berjon, qui apportent à l’époque une véritable fraîcheur au genre de la nature morte : beaucoup de lumière, beaucoup de couleurs, beaucoup de joie !

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Pierre-Joseph Redouté (1759-1840)

Pierre-Joseph Redouté quitte sa famille à 13 ans pour suivre sa formation dans les Flandres. Il s’installe ensuite à Paris, où il va nouer des liens importants avec le milieu des botanistes. Il devient peintre et dessinateur du cabinet de la Reine, puis réalisera les vélins du Roi. Il sera également maître de dessin au Musée National d’Histoire Naturelle. Il réalise de nombreux recueils, dont Les Liliacées et Les Roses, devenus célèbres. Ses dessins de fleurs, extrêmement précis, dépassent la fonction documentaire et scientifique pour émouvoir par leur grande beauté. Pierre-Joseph Redouté est surnommé le « Raphaël des fleurs ». Ci-dessous, volubilis et hortensia :

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Le Printemps, Botticelli (réalisé entre 1478 et 1482)

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On connaît tous le célèbre Printemps de Botticelli, sur lequel on peut observer, sur la droite, Flore (la déesse des fleurs) qui se fait draguer par Zéphyr (le dieu du vent). On sait moins que cette peinture comprend, au total, plus de 130 fleurs identifiées ! Ci-dessous, un détail du sol fleuri :

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Le Printemps, Archimboldo (1573)

De la même façon, on connaît tous le fameux (et déconcertant) Printemps de Archimboldo (issu d’une série de quatre tableaux, pour représenter les quatre saisons), dont il existe plusieurs versions.

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Mais là encore, on n’a pas forcément conscience du nombre de fleurs que le peintre a représentées sur sa toile. Il y a en a plus de 80 ! Voici quelques détails ci-dessous. Par exemple, les dents sont représentées par quelques clochettes de muguet. Beaucoup de fleurs, donc, mais également, au niveau du torse de notre personnage, en dessous de l’imposante iris, de ravissantes petites fraises des bois (troisième détail).

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Pour aller plus loin :

Je termine cet article avec une info sympa : le musée de la Vie Romantique rend actuellement hommage à Pierre-Joseph Redouté avec l’exposition suivante, jusqu’au 1er octobre 2017. Pour en savoir plus, ça se passe ici et ici.

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Bon week-end à tous 🙂
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Yin et Yang au Grenier de Notre-Dame

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(une assiette nutritive, équilibrée et gourmande)

J’ai eu l’occasion de découvrir le restaurant Le Grenier de Notre-Dame hier soir : une très belle expérience à tous les points de vue ! Le credo de ce restaurant végétalien et macrobiotique : manger « juste ». La carte ne propose que des produits de saison, avec 80 % de produits biologiques 🙂

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J’ai commencé le dîner avec une délicieuse soupe de lentilles, puis j’ai découvert l’assiette macrobiotique : riz complet, légumes vapeur (navet, céleri, carotte), algues, crudités (concombre, salade verte), haricots rouges, sauce tomate aux herbes. Succulent ! J’ai terminé le repas avec une mousse au chocolat légère et goûteuse. Sans compter les boissons, le repas (entrée + plat + dessert) revient à environ 25 euros par personne.

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Le quartier

Le restaurant est niché au 18, rue de la Bûcherie, dans le 5e arrondissement, bienheureusement à l’écart de l’ambiance ultra-touristique et plutôt pénible de la rue de la Huchette qui se situe à 2 minutes à pied. La cathédrale Notre-Dame de Paris se trouve en face du restaurant. A 20 mètres, on peut également faire un saut à la célèbre et ravissante librairie anglophone Shakespeare & Compagny, ou encore dans la plus vieille église de la capitale : l’église Saint-Julien-le-Pauvre.

Le quartier en lui-même offre donc un cadre très séduisant. Ce fut d’ailleurs un vrai bonheur, en fin de soirée, d’emprunter les ponts et de traverser le parvis de Notre-Dame de Paris pour récupérer le métro. Ah, Paris, que tu es jolie la nuit !

Merci Siegfried 🙂

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Pour aller plus loin :

  • Le Grenier de Notre-Dame a un site internet
  • le site psychologies.com résume assez bien les grands principes de la cuisine macrobiotique :

D’après sa théorie, les aliments sont classés selon leur texture, leur couleur, leur richesse nutritive, leur saison… du côté Yin ou du côté Yang. Le concept est simple : ne pas consommer en trop grande quantité des aliments très yin (sucre raffiné, fruits tropicaux, boissons, laitages, etc.) ou très yang (viandes, volailles, blé, riz, sel raffiné, café, etc.). On privilégie à l’inverse les aliments qui se situent entre ces deux extrêmes : les céréales complètes, les algues, les légumineuses ou encore les poissons maigres sauvages. Proche du régime végétalien, l’assiette macrobiotique doit comporter 50 % de céréales, 10 % de légumineuses, 25 % de légumes, 5 % d’algues et 10 % de protéines venues du soja fermenté. Les fruits et légumes doivent être de saison. En outre, une cuisson brève et à feu doux est privilégiée pour préserver les qualités nutritives des aliments qu’il faut mastiquer longtemps. Les laitages, les protéines animales et les sucres rapides sont très mal vus mais rien n’est prohibé à cent pour cent, sauf dans la version la plus stricte basée uniquement sur la consommation de céréales.

Il est conseillé de s’initier à la macrobiotique de façon progressive, en passant par une phase de transition. On commence par remplacer la viande et ses dérivés (charcuterie, pâtés, etc.) par des poissons sauvages et des crustacés, puis par des légumineuses (lentilles, pois chiches, etc.) et des protéines végétales (seitan, tofu, tempeh, humus, etc.). Les produits laitiers, fromages, beurre et autres margarines industrielles laissent place aux laits végétaux (soja, amande, etc.), fromages à pâte dure et margarines végétales, puis aux tofu, beurre de sésame, lait de riz ou encore purée de noisette et d’amande. Le sucre blanc raffiné et industriel est dans un premier temps remplacé par du sirop d’érable et du sucre de canne brut, puis par du sirop de riz. Côté fruits et légumes, à terme, seuls ceux produits localement sont acceptés. Pour les boissons, exit le café et le thé noir. On leur préfère d’abord les tisanes, le thé noir sans tanin et le thé vert, puis le yannoth, une boisson sans caféine, fabriquée à partir de céréales torréfiées.